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La découverte du terrarium :
une histoire hasardeuse

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Aujourd’hui, vous connaissez les terrariums, ces jardins vertueux sublimés par de splendides verreries.


Mais hier qu’étaient-ils ? Où ? Quand ? Comment ? Et à qui doit-on ces magnifiques écosystèmes qui ornent nos intérieurs ?


Dans 3 minutes, le voile sur ce mystère sera levé. Et (bonus !) le point commun entre le terrarium, le stéthoscope et le Post-it vous sera révélé.


Origine du terrarium dans le Londres victorien

Au 19e siècle, l’empire colonial britannique est le plus étendu au monde. La reine Victoria règne sur une Grande-Bretagne prospère. Londres est la ville indéniablement la plus riche et la plus peuplée sur terre.

Mais des problèmes croissants de pollution menacent d’engloutir sa magnificence. Des « brouillards » mortels envahissent régulièrement la capitale.

Les journaux regorgent de faits divers tragiques :

  • des personnes marchant sur des trottoirs renversées par des charrettes à cause du manque de visibilité ;
  • du bétail haletant présenté lors des foires-expositions ;
  • des animaux s’effondrant et mourant en pleine rue à cause de la toxicité de l’air ;

Le « smog », savant mélange de smoke et de fog, résulte des fumées d’échappement de l’industrie lourde, du chemin de fer, des bateaux à vapeur, mais aussi de la combustion du charbon domestique.

Impossible dans ces conditions atmosphériques de faire pousser le moindre végétal (même dans les maisons ou les appartements).

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Nathaniel Bagshaw Ward, découvreur du terrarium

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Nathaniel Ward est né en 1791.

L’histoire raconte que cet amoureux des fleurs voyage dès l’âge de 13 ans, en Jamaïque. Toute sa vie, il se passionnera pour les espèces végétales inconnues.

Devenu médecin, Ward prend la succession de son père dans un quartier pauvre de Londres.

Botaniste aguerri, il tente à plusieurs reprises de faire pousser des fougères, sa passion. La poussière de charbon, l’acide sulfurique, les cendres et autres sous-produits toxiques des industries locales ont tellement souillé l’air, que tous ses essais échouent. Dans un livre, il dépeint son cabinet « enveloppé dans la fumée de nombreuses manufactures ».

Mais Nathaniel Ward nous réserve des surprises… Médecin de profession, botaniste de vocation, il est aussi entomologiste !

L’histoire de la découverte du terrarium

En 1829, faute de pouvoir cultiver des fougères, Ward décide d’observer la transformation d’une nymphe en insecte.

Pour son étude, il place une « chrysalide » et un peu de moisissure dans une bouteille en verre à large ouverture, puis il bouche le flacon. Régulièrement, il surveille l’évolution de son expérience.

Ainsi, il  note qu’avec le soleil, l’humidité est attirée vers le haut pendant la journée et que le soir, elle redescend vers la moisissure et le sol.

Sa grande surprise survient le jour où il constate qu’un plant de fougère et une pousse d’herbe germent dans le récipient.

Sa conclusion ? Dans la bouteille, les plantes totalement isolées du milieu extérieur parviennent à se développer en toute autonomie.

Pour pousser l’expérimentation, il place le flacon côté rue, sur le rebord extérieur de la fenêtre de son bureau. Et… sans arrosage ni aucune intervention, à l’abri des contaminants environnementaux, les végétaux continuent de prospérer.

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La caisse de Ward, aïeule du terrarium

L’expédition des végétaux vers les colonies britanniques

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À cette époque, les échanges entre l’Angleterre et les colonies sont fréquents. Les voyages nécessitent plusieurs mois de navigation. Le transport des végétaux est fastidieux. 90 % des plantes périssent durant la traversée ou arrivent mal en point sur la terre ferme. Seuls, les graines et les bulbes, abrités des embruns dans les cales, survivent.

Nathaniel Ward a alors le génie d’engager des charpentiers pour construire de grands et hauts coffres en verre, afin d’exporter différents plants.

La caisse de Ward est née :

  • Le fond surélevé est à l’abri des vagues qui balaient le pont des navires.
  • Les vitres laissent passer la lumière et protègent du vent et de la salinité des embruns.
  • L’humidité, formée naturellement à l’intérieur de la verrerie, permet la pousse et la préservation des plantes embarquées.

Le premier test se déroule en 1833.

Fait exceptionnel, après 6 mois de mer entre l’Angleterre et l’Australie, aucune perte n’est déplorée.

La caisse de Ward s’impose alors rapidement comme le moyen idéal pour le transport des végétaux.

Même si elle et son inventeur sont relativement peu connus, elle sera largement utilisée durant plus d’un siècle pour les expéditions maritimes des plantes, des arbres, des arbustes et de toute autre végétation.

Un ornement d’intérieur dans les habitations londoniennes du 19e siècle

En 1851, lors de le première exposition universelle, Nathaniel Ward rend enfin publique sa découverte. Ses créations plaisent !

Dans le Londres victorien des classes moyennes et supérieures, le « terrarium » devient rapidement à la mode.

Dans l’environnement toxique de la capitale anglaise, il offre un monde miniature non pollué. Les publicités commerciales de l’époque soulignent « la splendeur de la nature efficacement préservée des ravages de l’industrie moderne ».

Les Londoniens placent les vitrines en verre devant leurs fenêtres afin de masquer la vue des cheminées des usines.

Après quelques années d’engouement, les terrariums tombent en désuétude. Pour mieux revenir dans nos « sweet homes » aujourd’hui !

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Voilà, vous connaissez désormais l’origine du terrarium.

Sans doute, aurez-vous désormais un nouveau regard sur ces bulles de verdure. Certes, elles embellissent vos intérieurs, mais comme vous, elles ont leur histoire.

Un oubli ? Le point commun entre le terrarium, le stéthoscope et le Post-it ? Leurs découvertes sont dues au… hasard.

Et si vous désirez en connaître davantage sur ces miniserres vertueuses, c’est par ici :

Vegaholy, créatrice de terrariums à Compiègne répond aux questions les plus courantes.