Interview de Laetitia Duhamel Vegaholy,
créatrice de terrariums et animatrice d'ateliers
Team Building à Compiègne
Vivarium, aquarium, insectarium, terrarium, beaucoup de “rium”, tout ça !
Chez Vegaholy, aucun animal, que du végétal et du minéral !
En entrant dans le monde vertueux de Laëtitia ou en surfant sur son site, vous découvrirez des… terrariums. Dans une splendide verrerie cohabitent plantes luxuriantes, morceaux d’écorce tarabiscotés, mousses d’un vert absynthe, sable décoratif et minigraviers. Mais comment ce microcosme vit-il ?
Et comment favoriser son bien-être et sa croissance ?
Dans cet article, Vegaholy, créatrice de terrariums à Compiègne, répond à vos questions et vous dévoile aussi ses secrets.
Laëtitia, de ton Oise natale,
comment décrirais-tu un terrarium ?
Avant tout, c’est un jardin d’intérieur sous verre, une bulle verte décorative et vertueuse.
Plus techniquement, un terrarium est un milieu naturel confiné où se développent des végétaux.
Le sol est constitué de plusieurs strates :
- un lit de pouzzolane (roche volcanique) ;
- un cœur de sphaigne (mousse) ;
- et une couverture épaisse de terreau « spécial terrarium ».
Des plantes de différentes hauteurs recouvrent le substrat : fougères, ficus, mousses, plantes lumineuses (fittonia) ou d’un vert voluptueux (Asparague plumorus), orchidées rares, etc. Ensemble, elles se développent en autosuffisance.
Une décoration, souvent d’origine végétale (bois) et minérale (minigraviers et sable), apporte un équilibre, une harmonie, à la création vivante.
Une verrerie d’exception sublime ce tableau naturel.
Le tout forme un écrin de verdure renfermant des vertus secrètes. Ce joyau végétal apaise, vivifie, apporte sérénité et bien-être… En tout état de cause, il crée une émotion positive et ne laisse jamais indifférent la personne qui pose son regard sur lui.
La touche Vegaholy ? Une pierre semi-précieuse repose sur la mousse.
En tant que créatrice de terrariums à Compiègne,
peux-tu nous expliquer comment survivent les plantes
dans un contenant en verre, fermé par un bouchon ?
Alors pour répondre à votre curiosité, « non » les plantes ne survivent pas dans ce « bocal » fermé… elles y vivent. Bien mieux, elles s’y épanouissent.
Dans la verrerie, une miniforêt équatoriale est reproduite naturellement. Ce milieu humide et chaud permet à ce microcosme de se développer en toute autonomie.
Pour croître, les végétaux nécessitent des nutriments et de l’eau :
- Les nutriments sont synthétisés grâce à photosynthèse, d’où l’importance de placer le terrarium à la lumière.
- Les molécules d’eau résultent de la respiration de la plante.
Et comme un schéma vaut mieux que de longues explications…
En résumé, plus qu’une banale composition végétale, un véritable écosystème régit un terrarium.
Où, la créatrice picarde que tu es,
placerait-elle un terrarium ?
En tant que terrariumiste, je peux vous assurer que ce cœur de verdure facilite la vie de ses propriétaires :
- une pièce avec une température ambiante entre 15 et 25 degrés le satisfait ;
- et une lumière indirecte lui suffit toute l’année.
Prudence en été, car les rayons du soleil peuvent brûler ses feuilles et ainsi lui être fatal. A contrario, en hiver, une exposition directe lui convient parfaitement.
Le conseil Vegaholy ? Tourner de temps en temps la composition afin que tous les végétaux bénéficient de la lumière.
Une dernière chose : exposez ces chefs d’œuvre naturels et vivants à la vue de tous. Vos visiteurs s’émerveilleront devant ces microcosmes bigarrés qui s’éclatent dans leurs bulles de verre.
Dans les Hauts-de-France ou en région parisienne,
quel entretien conseilles-tu pour un terrarium ?
Une histoire d’eau
Regardez vos terrariums, car ils vous « parlent » ; ils vous transmettent des signes sur leur taux d’humidité. Si la buée persiste et si des gouttelettes ruissellent constamment sur les parois de la verrerie, entre-ouvrez le couvercle durant 1 ou 2 heures, chaque jour. L’eau en surplus s’évaporera. A contrario, le terreau peut nécessiter d’être réhydraté. 3 signes vous indiquent le bon moment :- une absence de condensation durant plusieurs jours ;
- un sol asséché d’une couleur marron clair ;
- une mousse ternie ou blanchissante.
Une éclaircie bienveillante
Parfois, certaines plantes prolifèrent et tendent à envahir la verrerie.
Vous pouvez les tailler à l’aide d’une paire de ciseaux ou d’un petit sécateur.
La coupe s’effectue à l’intersection des feuilles ou des embranchements.
Le conseil Vegaholy ? Après la taille, ôter le bouchon durant une demi-journée afin de favoriser la cicatrisation des végétaux..
D’après ton expérience de terrarium designer
compiégnoise, quelle est la durée de vie
d’un terrarium ?
Si vous respectez les conseils des spécialistes, votre terrarium vivra en toute autonomie entre 18 et 36 mois.
Et ceci est d’autant plus vrai si… vous le regardez et lui apportez soin et amour !
Alors, admirez-le, observez-le et agissez en fonction de ses changements. Son entretien, certes simple, reste nécessaire.
Le conseil Vegaholy ? Faites confiance à votre instinct. Il vous montre la voie à suivre pour soigner votre paradis végétal sous verre.
Un oubli dans cette “foire à questions” ?
Eh oui ! Le terrarium peut nécessiter un rafraîchissement pour plusieurs raisons :
- un désir de changement de décor ;
- une fin de vie des plantes ;
- des végétaux disgracieux ;
- des mousses ternes, même après réhydratation ;
- un épuisement du terreau ;
- toute une autre facétie (la plante est vivante et parfois joueuse).
Dans ces différents cas, contacter le terrariumiste. Il vous conseillera.
Si nécessaire, vous pourrez lui déposer votre écrin de verdure. Il lui rendra sa superbe et le « resublimera », tel un joaillier et son bijou.
Et si vous désirez en connaître davantage sur ces miniserres vertueuses, c’est par ici : Histoire de la découverte du terrarium
